Invité d'honneur France |
ÉLÉMENTS SUR L’ÉDITION FRANÇAISE
Des faits et des tendances
L’édition, cela part des auteurs. Ces derniers sont
très nombreux en France. On évoque souvent que
plusieurs milliers d’entre eux vivent, pour une
part importante, de leur plume, c’est-à-dite que les
droits qu’ils perçoivent sont un élément significatif
de leurs revenus.
Rappelons également que la France est le premier
pays par le nombre de Nobel de littérature décernés
(15), de Sully Prudhomme (1901) à Patrick Modiano
(2014), en passant par André Gide, Anatole France,
François Mauriac, Albert Camus, Claude Simon
ou J.M.G. Le Clézio. Les prix littéraires comme le
Goncourt ou le Médicis sont parmi les plus courus
de la planète. De très nombreux auteurs français,
ou francophones édités en France, font aujourd’hui
partie du patrimoine universel, des classiques –
Rabelais, Montaigne, Molière, Stendhal, Flaubert,
Balzac, Hugo, Zola… – aux auteurs contemporains,
comme Le Clézio, Modiano, Mohammed Dib, Kateb
Yacine, Ahmadou Kourouma, Edouard Glissant,
Andrei Makine, Amin Maalouf, Atiq Rahimi, Tahar
Ben Jelloun, Dany Laferrière…
UNE VERITABLE INDUSTRIE CULTURELLE
En 2014 (*), l’édition a réalisé un chiffre d’affaires de
4, 3 milliards d’euros (en prix de marché), ce qui en
fait la 5e industrie éditoriale mondiale. Les années
2011 à 2014 ont connu une baisse des ventes de l’ordre
de 4 % en chiffres cumulés, mais on assiste à une
nette reprise (de l’ordre de 3 %) depuis un an. 80 000 emplois directs et indirects sont rattachés au secteur
du livre, ce qui représente environ 20 % des emplois
culturels en France.
Les ouvrages de littérature représentent 24, 9 % du
total des ventes, les livres pour la jeunesse 14, 2 %,
le livre pratique 13, 2 %, le scolaire 12, 2 %, la bande
dessinée 9, 3 %, la non-fiction 8, 8 %.
Ces dernières années ont été marquées par des succès
ne relevant pas seulement de la littérature. L’édition
est également le reflet des modes sociales. Deux
exemples sont très éloquents : les essais politiques
et le pratique. Plus de 600 000 ouvrages politiques
ont été vendus en 2014 contre seulement 54 000 en
2013. L’intérêt français pour les affaires politiques
n’est plus à démontrer. C’est également le signe de
l’importance que les Français accordent au livre,
garant d’une crédibilité intellectuelle pour son auteur.
Concernant le livre pratique, les ventes des activités
artistiques et manuelles connaissent une progression
en un an de 146 %, portée par les ventes d’ouvrages
d’art-thérapie.
Autre secteur en forte croissance, la jeunesse (+4,3 %
en valeur et +0, 6 % en volume) est portée également
par les fictions adaptées à l’écran et la vente de
licences.
Tous ces phénomènes participent de la concentration
des ventes sur certains titres. Le livre au format de
poche – à prix plus abordable– pèse également de
plus en plus dans les ventes de livres. Il représente
13, 6 % du total du chiffre d’affaires et 24, 5 % des
exemplaires vendus.
GRANDE DIVERSITE DES OPERATEURS
Il existe de grands opérateurs, groupes rassemblant
diverses marques éditoriales, tels que Hachette et
Editis, suivis par des entités telles que Madrigall,
Lefebvre Sarrut, Media-Participations, La Martinière,
Albin Michel, mais on peut évaluer à près de 800 les
éditeurs dont l’activité éditoriale est significative sur
le plan économique. Le dépôt légal de la Bibliothèque
nationale de France recense chaque année environ
8 000 structures éditrices. On le voit, la diversité des
auteurs s’accompagne de la diversité des entreprises
d’édition et, on le signalera plus bas, de la diversité
des lieux de vente.
A l’international, on observe un volume de traductions très important (plus de 13 000 titres en 2014 vers une quarantaine de langues). Le Français est la deuxième langue traduite dans le monde, loin derrière l’Anglais, mais avant toutes les autres. Au cours de la même année, 2014, l’édition française a publié plus de 12 000 titres traduits depuis, là également, dans plus de 40 langues.
L’organisation de la profession avec des services de
droits présents dans la plupart des maisons d’édition
est l’un des facteurs d’explication de ce phénomène.
De plus, il existe de nombreux dispositifs de soutien
public à la traduction (développés par les Instituts
français dans le monde entier, le Centre national
du livre).
De nombreuses manifestations existent en France.
Le CNL y apporte fréquemment son concours. Par
ailleurs, notamment avec le BIEF, la France est
présente dans une vingtaine de foires internationales
dans le monde, à Francfort, Bologne, Pékin, Abu
Dhabi, Guadalajara…
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DISTRIBUTION ET DIFFUSION PUISSANTES
Le nombre total de lieux de vente du livre (librairies,
grandes surfaces culturelles, hypermarchés,
supermarchés et magasins populaires) se situe
en France autour de 20 000 à 25 000. Sur ce total,
3 000 ont une activité véritablement régulière de
vente de livres. Ils représentent, en termes d’emploi,
environ 15 000 personnes (salariés, dirigeants ou
entrepreneurs individuels).
Si la place de la librairie dans le marché du livre
demeure prépondérante, si sa valeur ajoutée (largeur
des assortiments, services, conseils par un personnel
qualifié…) est reconnue, sa situation financière est
fragile. Son rôle culturel (conseils, sélections, relations
avec les médiateurs que sont les enseignants et les
bibliothécaires…) est déterminant pour la diffusion
du livre, la mise en avant de la diversité éditoriale
ainsi que dans l’aménagement du territoire et
l’animation culturelle. C’est pourquoi le maintien et
le développement des librairies constituent une des
priorités de la politique française du livre.
La loi Lang (1981), ou loi sur le prix unique du livre, a
permis de consolider le secteur, en donnant la maîtrise
du prix de vente à l’éditeur et non au distributeur, en
permettant le maintien de la diversité et de la diffusion
(seul un rabais de 5 % sur le prix de vente au public
fixé par l’éditeur est autorisé) en un réseau dense et
diversifié de détaillants (petites librairies, mais aussi
grands indépendants à larges assortiments). Cette
diversité est bien la clé de la diversité de la création.
Ce mode de fixation du prix de vente du livre a été
adopté par plus de 20 pays. Depuis 4 ans, il concerne
également les livres numériques, pour, là encore,
permettre la diversité de la diffusion par de nombreux
opérateurs et pas uniquement les grands groupes
trans-médias internationaux.
LE NUMERIQUE EN EXPANSION
Le marché du numérique poursuit sa pénétration,
portée par certains segments éditoriaux. En 2014,
le marché de l’édition numérique, tous supports et
catégories éditoriales confondus, a généré un chiffre
d’affaires de 161, 4 millions d’euros, en progression
de 53, 3 %. Cela représente 6, 4 % du chiffre d’affaires
des ventes de livres des éditeurs. L’édition numérique
continue sa progression et voit son poids augmenter
chaque année dans les revenus des maisons d’édition.
Cette progression a été principalement portée par
le marché professionnel qui représente 64 % des
ventes en numérique (contre 58 % l’an dernier).
L’édition numérique grand public continue de
gagner du terrain à la faveur d’une offre attractive
et conséquente, d’une baisse des prix et d’un taux
d’équipement en progression dans les foyers. Elle
atteint désormais 2, 9 % des ventes de livres (contre
2, 3 % l’an dernier). C’est important, mais elle reste
encore, à l’inverse de ce que l’on observe aux USA
et au Royaume-Uni, d’un poids économique faible
dans l’activité du secteur. Cette croissance du secteur
numérique traduit également des changements de
comportement chez les adolescents et les jeunes
adultes. « Les jeunes lisent autant qu’avant, mais ils lisent
moins de livres », explique ainsi Vincent Montagne,
président du Syndicat national des éditeurs.
Concernant la lecture, l’étude récente du CNL (Centre
national du livre) montre que 33 % des Français
déclarent lire de moins en moins de livres. Et le
pourcentage grimpe à 45 % auprès des 15-24 ans !
De son côté, l’institut de sondages GFK publie une
étude selon laquelle 26 millions de Français de 15
ans et plus ont acheté au moins 1 livre l’an dernier,
dont 60 % de femmes. Il note également que le livre
numérique, malgré une augmentation spectaculaire
de 45 % en valeur, reste marginal avec seulement 8,3
millions d’ouvrages téléchargés en mode payant, soit
1, 6 % du chiffre d’affaires total de l’édition.
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Bureau International de l’Édition Française/
Institut Français d’Algérie |
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