Prix assia djebar du roman |
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UN HOMMAGE, UNE DEMARCHE
Les écrivains algériens glanent régulièrement des
prix dans le monde arabe et en Europe. Leurs
distinctions illustrent la vitalité de la littérature
algérienne. Mais être récompensé ailleurs sans
pouvoir l’être chez soi représentait une frustration
pour les auteurs ainsi qu’une insuffisance notoire du
champ culturel national auxquelles il fallait mettre
un terme.
La création, à l’occasion de cette 20e édition du
salon international du Livre d’Alger, du Prix Assia
Djebar du roman, représente un début d’affirmation
de cette volonté qui entend aboutir à un plus large
dispositif de reconnaissance des talents. En effet, il
est appelé à évoluer pour améliorer sa formule et
s’étendre éventuellement à d’autres genres littéraires.
Il convient également d’encourager la création d’autres
prix attachés à divers domaines éditoriaux, le champ
étant largement ouvert aux initiatives.
Le lancement du Prix Assia Djebar du roman doit
donc être considéré comme l’amorce d’une démarche
globale de promotion des écritures littéraires actuelles
dans notre pays. Il est aussi, bien sûr, une des formes
de l’hommage due à la grande écrivaine algérienne,
Assia Djebar (1936-2015) dont la disparition au début
de cette année a profondément ému les Algériens et
les Algériennes comme la grande communauté de ses
lecteurs et admirateurs de par le monde. Lauréate de
prix prestigieux, élue en 1999 à l’Académie royale de Belgique puis, en 2005, à l’Académie française, son
oeuvre prolifique s’est toujours arrimée aux racines
de l’histoire et de la culture de l’Algérie. Traduite
dans de nombreuses langues, elle a brillamment
honoré la littérature algérienne contemporaine. Ce
Prix dont elle sera la marraine posthume contribuera
donc à maintenir sa mémoire à travers un geste fort
et précieux.
Trois catégories ont été retenues pour cette distinction
qui se décline selon les langues des oeuvres présentées
(arabe, tamazight, français).
La présidence du jury a été confiée à l’une des
meilleures plumes de notre littérature, à savoir
Merzak Bagtache, trilingue émérite reconnu en
outre pour sa probité intellectuelle. La composition
du jury a fait l’objet de la même attention. Ses
délibérations et ses décisions sont assurées d’une
autorité culturelle comme d’une autonomie totale
à l’égard de l’organisation du SILA, des donateurs
financiers, l’ANEP (Agence nationale d’édition et de
publicité) et l’ENAG (Entreprise nationale des arts
graphiques), ou de toute tutelle. Bienvenue donc au
Prix Assia Djebar du roman !
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